+33 06 21 55 95 89 pigeonvoyageurvencois@gmail.com
Depuis 1976

Une passion d’enfance

Je n’avais que 7 ans …

« Je n’ai repris la colonie de personne« 

 Telle est ma réponse lorsqu’on me demande comment j’ai débuté.. Mon élevage est né voilà plus de 40 ans d’une passion et d’un amour pour le pigeon en général et pour une variété de Columbia Livia Domestica en particulier, le pigeon voyageur.  Certes, il y a toujours eu des oiseaux à la maison quand j’étais enfant et j’étais le premier à m’en occuper mais l’instinct et la volonté extraordinaires qui poussent le pigeon voyageur à regagner son colombier m’ont tout de suite fasciné. Le virus m’avait atteint.. Il ne m’a plus jamais lâché..

« J’enlogeais à vélo« 

Entraînant tout d’abord de vulgaires Bisets capturés à Vence, ma ville natale, j’ai rapidement acquis de véritables voyageurs auprès d’une voisine car mes premiers pigeons ne se prétaient guère à la manipulation, de par leur origine sauvage..  Accouplant mes 20 premiers jeunes acquis auprès de « Madeleine » qui me donnait au passage de précieux conseils, je formais mes premiers couples sans la moindre consanguinité, interchangeais déjà leurs oeufs pour faire naître des pigeons « à la demande » et obtenais ainsi mes premiers athlètes.. La colonie Bruno Galiana  et ma première souche solide étaient nées.. Ces premiers jeunes et yearlings étaient enlogés à vélo, savamment adapté par mes soins, afin de disposer d’une caisse de transport à l’avant et à l’arrière pour me rendre sur mes premiers lieux de lâchers, à quelques kilomètres seulement..

« Du sang nouveau »

Par la suite et avec les années, j’ai acquis de très beaux (et parfois très chers) spécimens auprès de colombophiles amateurs et de structures mondialement réputées, comme la station d’élevage Natural en Belgique fondée en 1936 par les frères Descheemaecker. Ces derniers ne proposant que des pigeons au pédigrée exceptionnel, je suis très fier que le sang de ces pigeons coule aujourd’hui dans les veines de quasiment toute ma colonie..

Je possède aujourd’hui les courants sanguins des fameux Janssen, des Meulemans (bleus barrrés, meuniers et chocos), des Descheemaecker bien évidemment, quelques Batenburg, des Bostijn, des Willy, des Piétrains et des Wuyts-Comines blancs très endurants que j’utilise en lâchers pour certaines cérémonies énoncées dans « Mes services »

 

« L’aile parfaite n’existe pas« 

Ma philosophie a toujours été qu’un bon pigeon n’engendre pas forcément des bons.. En revanche, la santé et les conditions d’hygiène auront toujours un rôle primordial car un bon pigeon en mauvaise condition devient très vite un pigeon médiocre. Tous mes voyageurs sont vaccinés chaque année, le colombier est sans cesse nettoyé et traité et les jeunes que je garde sont le fruit d’une sélection rigoureuse et permanente. Les mêmes critères et examens de passage sont imposés aux jeunes destinés à la vente.

Quelques années plus tard..

La colombophilie

Les pigeons

Depuis l'antiquité

Le pigeon voyageur a toujours été considéré comme un animal sacré, souvent messager de paix.  Dans la Grèce Antique, le pigeon blanc était symbole de douceur et de fidélité.. Noé lâcha un pigeon blanc qui revint à l’Arche avec un rameau d’olivier.. Les Egyptiens, les Chinois et les Perses utilisaient des pigeons voyageurs pour le commerce, la politique et leurs campagnes de guerre. Ces oiseaux étaient porteurs de messages importants comme l’annonce d’une victoire à des Jeux Olympiques ou un positionnement militaire ennemi.. Les Romains furent les premiers à bâtir d’énormes pigeonniers contenant des milliers de pigeons car ils avaient très vite réalisé tous les avantages qu’ils pourraient en tirer : « A quoi servent les sentinelles, les remparts et les blocus quand on peut communiquer par les airs? » remarquaient déjà les écrivains romains du 1er siècle après Jésus Christ.. Parallèlement, la poste par pigeon fonctionnait déjà dans d’autres contrées lointaines..  Au Moyen Age, Charlemagne rendit l’élevage du pigeon avantage Nobiliaire..  Beaucoup plus tard,  en 1789, le droit de colombier fut supprimé par la Révolution, ce qui fit connaître un essor spectaculaire à l’élevage de pigeons en France, privilège jusqu’alors réservé aux seuls Seigneurs..  A travers tout le pays, de nombreux châteaux arborent de nos jours encore de magnifiques pigeonniers, attenant ou non à l’édifice principal, qui témoignent de la richesse des Seigneurs de l’époque, de par leur simple architecture..  Aujourd’hui, de nombreux quartiers résidentiels et magnifiques sites  ne se nomment-ils toujours pas « le Colombier »?

Encore un peu d'histoire..

Quelques temps après la Révolution, des pigeonniers fleurissaient de toute part sur le territoire Français, ce qui ne fut pas sans nuire aux nombreuses cultures dans les zones rurales car les pigeons de l’époque vivaient tous libres. Ceci eut pour conséquence la mise en place de restrictions visant à tenir ces oiseaux enfermés en période de semailles et de récolte notamment.. Nombre de colombiculteurs, élevant jusqu’alors principalement pour la consommation, comprirent de ce fait qu’un pigeon enfermé et correctement installé, cherchait par tous les moyens à revenir à son pigeonnier.. Les intérêts et les utilisations du pigeon allaient prendre un nouvel essor en France..

Pendant les deux guerres mondiales..

Au début de la seconde Guerre Mondiale, destruction des colombiers et abattage de leurs occupants furent exigés en France par les Allemands qui n’ignoraient pas les exploits des colombophiles militaires français lors du premier conflit mondial. Ces derniers avaient en effet mis au point des techniques avantgardistes reposant sur la construction de pigeonniers mobiles..  Des bus ont tout d’abord été transformés en pigeonniers roulants !  Je me plais à imaginer l’adaptation des vitrages de ces derniers en ce qui devait être l’ancêtre de nos actuels spoutniks !!  Des pigeonniers sur remorque furent ensuite bâtis, plus modestes mais plus discrets et qui pouvaient rejoindre des sites difficiles d’accès..  « Nous tenons la position mais subissons une forte attaque aux gaz et fumées toxiques, besoin de renfort immédiat, c’est mon dernier pigeon !! » Tels furent les écrits du Commandant Raynal, transportés à la base par le célèbre « Vaillant » qui, intoxiqué, arriva quasi mourant à son colombier mais permit de sauver des dizaines d’hommes..  D’autres célèbres pigeons militaires tels que le Maquisard et White Vision se sont tout autant brillamment illustrés pendant les deux Grandes Guerres. L’armée française possède toujours un colombier militaire au Mont Valérien en banlieue parisienne où les exploits de ces combattants du ciel sont comtés dans un musée qui leur est spécialement dédié.. Certains d’entre-eux ont été cités à l’Ordre de la Nation et un monument leur a été érigé à la Citadelle de Lille, dans la région des Maîtres Coulonneux..

Le cheval de course du pauvre..

La Wallonie a toujours été le berceau de la colombophilie bien que les concours de pigeons furent considérés depuis le 19ème siècle comme le sport du pauvre, voire seule distraction des ouvriers des régions charbonnières..   Gros contraste avec les siècles précédents durant lesquels seuls les Seigneurs disposaient du privilège de pigeonnier et s’en amusaient.. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : Le jeu..  « Jouer à  pigeon »..  Qui ne connaît pas cette expression dans le Nord Pas de Calais ou en Belgique?   Une activité réservée aux pauvres ?  Peut-être au début lorsque les travailleurs avaient peu de moyens pour voyager eux-mêmes, il y a fort à parier qu’ils n’enlogeaient pas sur de longues distances.. Une activité et un sport à part? Très certainement, mais cette constatation qui se fait encore aujourd’hui montre d’une part que la colombophilie a traversé les siècles et d’autre part et surtout que l’exceptionnel continue de plaire et d’impresssionner..  En effet, si les qualités de ces oiseaux sont encore souvent ignorées par la multitude, leurs  performances  et sens exceptionnels n’en sont pas pour autant délaissés par la science qui avance chaque jour en les utilisant.

De nos jours

Aujourd’hui, la colombophilie a quasiment partout vocation de jeu et de loisir, avec au programme performances et concours rendus possibles par une grande rigueur de travail et de sélection ainsi que par des entraînements assidus ..  Je la considère par conséquent , et comme beaucoup, comme un sport à part entière.. Etre colombophile est très complet.. Nous sommes à la fois éleveur, sélectionneur, entraîneur et coach de nos athlètes.. Nous sommes même chirurgien car nous faisons nous mêmes des points à nos oiseaux blessés par les rapaces..  Même si les technologies modernes ont eu raison de nos voyageurs en période de conflit, ces derniers n’en restent pas moins toujours aussi fiables et il faut savoir que tout colombophile reste mobilisable..  L’utilisation militaire  du pigeon voyageur aujourd’hui est largement surpassée par les fabuleux services que rendent  nos champions dans des domaines très diverses.. Qui sait par exemple que la NASA qui connaissait des problèmes de fuite de renseignements a acheté des pigeons français pour faire transiter des « Secrets Défense » arrimés à leurs pattes?  De même l’US NAVY dresse les pigeons voyageurs, dont l’acuité visuelle est  dix fois supérieure à la nôtre, à réagir à la couleur orange fluo.. Cette couleur n’est rien d’autre que celle des gilets de sauvetage américains : Les pigeons sont placés dans un compartiment en verre lui-même positionné sous un hélicoptère afin de repérer les naufragés en mer.. En France, certains sont munis d’une petit sac à dos, véritable technologie embarquée, et récoltent des données climatiques en milieu urbain avant de les délivrer à domicile en un temps record.. Les services rendus par ces oiseaux, toujours très choyés par leur propriétaire, sont à mon sens loin d’avoir été encore tous approchés..